AutiSenCité est un projet de recherche participative porté avec de nombreux acteurs (un consortium composé de chercheurs en neuroscience, psychologie, géographie et urbanisme, de cliniciens, de personnes autistes et de collectivités territoriales) pour la mise en place d’une méthodologie d’évaluation sensorielle de l’ environnement urbain innovante lors de déplacements pédestres adaptées aux particularités sensorielles et cognitives des personnes autistes. Cette approche pourra ensuite être utilisée, dans une version simplifiée, par les associations ou collectivités territoriales seules pour évaluer des espaces urbains. Ce projet est lauréat de l’appel à projet Science avec et pour la société, Ambitions innovantes de l’Agence National de la Recherche.
Objectifs
- Élaborer une échelle d’évaluation sensorielle de l’environnement urbain adaptée aux particularités sensorielles et cognitives d’une large partie du spectre de l’autisme
- Évaluer et encourager la pair-aidance entre personnes autistes par le partage des solutions qu’elles mettent en place pour se déplacer en ville et surmonter leurs difficultés sensorielles dans le but de renforcer leurs capacités et leur autonomisation par l’acquisition de nouvelles connaissances et le partage d’expérience
- Identifier les matériaux et micro-aménagements urbains à même de bénéficier aux personnes autistes présentant des particularités sensorielles (implantation de bancs dans un lieu calme, végétalisation, modification de la répartition des espaces dédiés aux voitures et aux mobilités douces)
- Elaborer un index d’adaptation de l’environnement aux besoins sensoriels des personnes autistes à partir de l’analyse comportementale, de mesures physiques acoustiques et visuelles, des cartographies sensorielles et sensibles et des données urbanistiques.
En savoir plus
Les villes sont des espaces dans lesquels nos sens sont particulièrement sollicités : le bruit des véhicules, la réflexion de la lumière sur les surfaces vitrées, les enseignes lumineuses, l’odeur du marché, celle des végétaux… Or la qualité sensorielle d’un lieu contribue au bien être des habitants (réduction du stress, de l’exposition à des polluants, au bruit…). En fonction de la sensibilité et des particularités sensorielles de chacun, l’usage de la ville peut donc se révéler plus ou moins agréable et facile. Pour les habitants dont le fonctionnement cérébral ou sensoriel est atypique (troubles du neurodéveloppement, maladies neurodégénératives, troubles psychiques ou handicaps sensoriels), les trop nombreuses stimulations sensorielles présentes dans l’environnement urbain rendent la ville peu praticable, limitant ainsi leur autonomie et leur qualité de vie. Environ 20 à 25 % de la population a une sensorialité atypique ponctuellement ou tout au long de la vie. La prise en compte de la sensorialité dans l’espace urbain est donc un enjeu important pour rendre la ville plus accessible et plus apaisée.